Parc Cismigiu
Cismigiu, un vieux parc qui fête son centenaire, le plus vieux parc de Bucarest.
L’aménagement du parc est fini dans l’année 1852, date de l’ouver ture, effec tuée par le prince roumain Barbu Stirbey. C’est l’époque des modes, de la fri volité. Les belles dames de la ville ar rivent en charrette et se promènent ensuite dans les allées, étalant leurs robes sophistiquées et leurs élégan tes toilettes. Les promenades se pro longent généralement tard dans la nuit, et se terminent par un passage au restaurant de la petite presqu’île, le «Monte Carlo», où l’on peut non seulement se restaurer mais aussi jouer au casino. Le parc est empli d’arbres décoratifs, ramenés des jardins de toute la région d’Europe centrale. Les allées sont pavées, et les fontaines artésiennes sont légion. Les rives du lac sont aménagées, et éclairées pendant la nuit avec des réverbères. Les ponts, coquets, com plètent l’atmosphère. Ce n’est pas un hasard si le parc Cismigiu a vu la naissance des photographes-minute à Bucarest…
Un monument à la mémoire des Héros Français
A l’intérieur du parc on peut admirer un des monuments construits dans la mémoire des héros de France de Napoléon. Au début du XIXème siècle, lorsque Napoléon traver sait l’Europe à la tête de son armée, l’emplacement du parc Cismigiu était marécageux, boisé et beaucoup plus étendu qu’à présent. C’était un endroit sauvage.
A partir de 1830, alors que la ville était dirigée, tout comme la Valachie, par le gouverneur Pavel Kiseleff, adepte de la civilisation européenne, les maires de la capitale roumaine rivalisent d’imagination pour moderniser Bucarest. Parmi les projets de l’époque, l’aménagement d’un jardin pu blic, à la mode européenne. Le nom de «Cismigiu» provient en fait du surnom du directeur du service des eaux de l’époque, qui possédait une maison dans le faubourg de Sarindar, au bord du lac. Le lac en question était au Moyen Age un endroit in habité. Le drainage et la transformation du lac Cismigiu et de ses alentours en jar din public ont commencé en 1836. Le prince Alexandru Dimitrie Ghica a été le précurseur. Les travaux ont commencé sous l’égide du prince Gheorghe Bibescu en 1844, avec l’aide d’un horticulteur viennois, Friedrich Meyer qui était directeur du Jar din Impérial de Vienne, en Autriche. Celui-ci a réalisé les plans de l’ actuel du parc ; il a été aidé par le jardinier Franz Harer.
Pourtant, malgré tout, le parc tel qu’on le con naît aujourd’hui a préservé l’atmosphère des temps anciens. Sans doute parce qu’il n’a pas subi de modifications significatives. Cismigiu est toujours peuplé de vieux monuments, dont celui érigé à la mémoire des Héros Français, soldats tombés sur le front roumain en 1917, une oeuvre (en marbre) du sculpteur roumain Ion Jalea. Mais au final, la véritable beauté du parc réside dans l’oeuvre de la Nature, ces paysages pleins de charme, ces allées fleuries, ces voûtes de rosés, ces sentiers qui se perdent dans les vieux arbres… Le parc Cismigiu offre ainsi, dans une ville de plus en plus agitée, un moment de paix à tous ceux qui prennent un moment d’y entrer.