Bucarest, histoire d’une ville

L’histoire de Bucarest est plus ancienne que sa désignation comme capitale, qui date seulement du milieu du XIX e siècle. Selon la légende, elle fut fondée par un berger du nom Bucur (qui signifie joie en roumain), même si la cité fut plutôt érigée au XIV e siècle par Mircea le Vieux (Mircea cel Batrân), après sa victoire sur les Turcs.

Bucarest s’appelle d’abord “la forteresse de Bucarest” en 1459, quand elle est la résidence du prince de Valachie Vlad III l’Empaleur (Vlad Ţepeş). C’est alors que la vieille cour royale, Curtea Veche, est bâtie, et durant le règne de Radu II l’Élégant (Radu cel Frumos), Bucarest devient la résidence d’été de la cour.

Incendiée par les Ottomans en 1595, Bucarest est rebâtie et continue à grandir en taille et prospérité. Son centre se situe autour de la rue “Uliţa mare”, qui à partir de 1589 est connue comme Lipscani, d’après le nom des habitants de la ville de Leipzig, qui y exercent de nombreux commerces. Au XVII e siècle, Bucarest devient le centre commercial le plus important de la Valachie, et en 1698, Constantin Brâncoveanu la choisit comme la capitale de la principauté.

Au XIX e siècle, la possession roumaine de Bucarest est fréquemment remise en cause par les Ottomans, les Autrichiens et par les Russes. Elle est occupée deux fois par ces derniers, en 1828 et en 1853-1854, et est remplacée par une garnison autrichienne en 1854, qui reste dans la ville jusqu’en mars 1857. Le 23 mars 1847, 2 000 bâtiments de Bucarest sont la proie des flammes, qui détruisent un tiers de la cité.

En 1861, lors de l’union de la Valachie et de la Moldavie, Bucarest devient la capitale de la nouvelle principauté de Roumanie. Grâce à son nouveau statut, la population de Bucarest augmente considérablement dans la seconde partie du XIX e siècle, et une nouvelle ère de développement urbain commence. L’architecture extravagante et la culture cosmopolite de cette période valent à Bucarest son surnom de Paris oriental, (ou de le Petit Paris, Micul Paris), avec l’avenue de la Victoire (Calea Victorei) comme Champs-Élysées. Mais la division sociale entre riches et pauvres, décrite en ce temps-là par Ferdinand Lassalle, rend la ville semblable à un pot sauvage.

Entre le 6 décembre 1916 et novembre 1918, la ville est occupée par les Allemands, et la capitale est transférée à Iassy. Après la première guerre mondiale, Bucarest devient la capitale du royaume de la Grande Roumanie, qui inclut, entre autres territoires gagnés, la Transylvanie.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Bucarest souffre beaucoup des bombardements anglo-américains (la Roumanie du général Antonescu est l’alliée de l’Allemagne nazie).

Pendant la présidence de Nicolae Ceausescu (1965-1989) à la tête de l’état, la plupart de la zone historique de la ville est détruite et remplacée par des immeubles de style bloc de l’est, dont le meilleur exemple est le Centre Civique, qui inclut le Palais du Peuple, où un quartier historique entier a été rasé pour accueillir les constructions mégalomanes de Ceausescu.

En 1977, un tremblement de terre d’intensité 7,4 sur l’échelle de Richter fait 1 500 victimes et détruit aussi beaucoup de vieux bâtiments. Malgré tout, certains quartiers historiques restent encore debouts aujourd’hui.

Bucarest est le témoin de la révolution de décembre 1989, initiée à Timisoara, puis en 1990, des manifestations étudiantes et de leur répression sauvage par les mineurs de la Vallée du Jiu.

Après l’année 2000, profitant du début du boom économique en Roumanie, la ville se modernise et se trouve actuellement dans une période de renouveau urbain. Plusieurs développement résidentiels et commerciaux sont en cours, surtout dans les quartiers nord, alors que le centre historique de Bucarest subit actuellement une importante restauration.

Traités signés à Bucarest :

  • Traité du 28 mai 1812, à la fin de la guerre russo-turque de 1806-1812.
  • Traité du 3 mars 1886, à la fin de la guerre serbo-bulgare
  • Traité du 10 août 1913, à la fin de la seconde guerre balkanique
  • Traité du 14-27 août 1916, le traité d’alliance entre la Roumanie et l’Entente (France, Angleterre, Russie et Italie)
  • Traité du 7 mai 1918, le traité entre la Roumanie et les Puissances Centrales, qui n’a jamais été ratifié.

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